Corps & Sang ...

Publié le par Gérard

Corps et sang du Christ… saint sacrement ou plus communément appelé « Fête Dieu », ce dimanche l’église nous invite à nous arrêter…à prendre quelques instants pour  regarder la signification que nous pouvons nous donner à ces deux mots…

Corps et sang du Christ 

Au-delà de l’idée personnelle que chacun a et qui, je n’en doute pas, est très juste, nous sommes interpellés…invités par les lectures de ce dimanche à  donner plus sens à ce que nous vivons… à donner plus des consistance plus de vérité… d’authenticité lorsque nous participons, comme nous le faisons ce matin :

A vivre l’Eucharistie dans une démarche et un esprit communautaire.

La première ligne est simple à comprendre et à expliquer puisqu’il s’agit de la fin du passage de la multiplication des pains…

Récit d’un miracle de Jésus…

Récit qui nous rappelle une distribution de nourriture terrestre…avec cinq pains et deux poissons qui va nourrir des milliers de gens…

Tous les mendiants, les gens de la rue nous le diront bien, la faim qui tenaille l’estomac, si elle n’est pas satisfaite, c’est la mort à plus ou moins brève échéance…

St Jacques nous le dit dans son épitre : Si un frère ou une sœur manque de nourriture quotidienne et que l’un d’entre nous lui dise « Va en paix » mais sans lui donner ce qui est nécessaire au corps…à quoi cela servirait-il ? »

Probablement, juste à donner raison au proverbe … ventre affamé n’a pas d’oreille !

Alors entrons dans la deuxième partie de l’évangile avec peut-être un petit éclairage à lire et à interpréter un texte afin d’en faciliter la compréhension. 

Je n’imagine pas une seconde qu’on ait pu dire à des jeunes…à ceux qui par exemple ont communié pour la première fois récemment dans nos trois églises, pas plus  qu’à des adultes d’ailleurs « Allez, maintenant allons partager la chair du Seigneur… »

Les juifs, telle que l’histoire nous le dit ont vraisemblablement bien raison de s’interroger sur cette question de fond…

Je ne sais pas si du temps de Jésus le mot anthropophage existait…mais il devait bien y avoir quelque chose de synonyme. Et de prendre ce mot au vrai sens de ce qu’il veut dire… ça nous fait froid dans le dos.

Mais nous, nous sommes ainsi faits, nous avons…et nous aurons constamment besoin de nous nourrir…

mais une deuxième faim indispensable est celle du cœur et de l’esprit.

Personne ne peut vivre et s’épanouir toute  une vie sans être aimer et sans aimer vraiment…

Cette nourriture de l’esprit passe par la culture, le savoir, par la découverte de la beauté, de la tendresse… toutes ces choses sont tout aussi indispensables et vitale à notre propre existence.

Oui Dieu est important dans nos existences.

Lorsque nous voyons des personnes avec qui nous avons prié le dimanche, les ignorions-nous si nous les croisons dans la rue, au marché… ?

…ou bien sommes-nous assez à l’aise avec notre foi et confiant en cette autre personne qui partage la même chose si existentiel que, par un petit geste de la tête, un sourire, un simple bonjour, nous lui faisons savoir que nous l’avons reconnue.

Sommes-nous assez sur de nous et franc avec nous même pour nous arrêter quelques instants et partager peut-être quelques mots ?

Oui, je crois que « se reconnaître sans se connaître » est la première étape dans une démarche de foi.

Nous ne sommes pas un troupeau de gens qui se rassemblent en un lieu précis pour quelque chose qui deviendrait une routine.

Le sacrement de l’eucharistie que nous célébrons et partageons, fait de nous une communauté de croyants qui communient ensemble au même mystère.

Et dans ces instants nous vivons et partageons ici quelque chose de divin.

Par le simple fait de ce geste, nous devenons également sacrements les uns pour les autres puisqu’en mangeant son corps et en buvant son sang, Dieu demeure en nous et nous en Lui, souligne l’évangile de ce jour.

Nous ne pouvons donc plus nous contenter de nous reconnaître sans nous connaître. Dieu attend bien plus de nous.

Notre eucharistie n’est pas un self-service où nous venons chercher juste pour nous ce dont nous avons envie.

Notre eucharistie est un véritable repas où nous partageons le Christ, un véritable repas qui nous transforme en faisant de nous des frères et sœurs dans la foi.

Un peu comme si, il ne pouvait y avoir un sacrement de l’eucharistie sans que celui-ci soit précédé d’un sacrement du frère et de la sœur.

Tendre mes mains pour recevoir le corps de Christ et participer ensemble à ce mystère…c’est une invitation permanente à partir à la rencontre de l’autre, celle ou celui en qui habite aussi Dieu …car notre relation à tout être humain renforce notre relation à Dieu.

L’un et l’autre sont inséparables.

S’il en est ainsi, fêter le corps et du sang du Christ n’est pas le mémorial d’un événement passé que nous célébrons chaque année.

Il ne s’agit pas d’une fête à laquelle nous assistons.

Alors oui, avec ce regard, c’est la première étape de toute démarche de foi car dans l’eucharistie nous puisons la force pour accepter que notre présence en ce lieu signifie plutôt « se reconnaître pour mieux se connaître ».

Oui, Jésus vient encore aujourd’hui de réaliser des merveilles :

Par la multiplication des pains il nourrit notre corps…

Par son enseignement c’est notre esprit qui est fortifié

Aujourd’hui justement est le jour choisi par les Equipes Tandem pour se retrouver une fois dans l’année comme ils en ont pris l’habitude.

Ces jeunes couples cherchent à (re)nouer avec la foi chrétienne à travers des sujets traitants de la vie quotidienne du couple : argent, pardon, bénévolat, parentalité, Dieu....

Ce sont les couples au seuil de l'Eglise, pour ceux dont l'un n'est pas croyant, pour ceux qu'un mouvement d'adultes peut effrayer...

Ayons spécialement une pensée pour eux, qu’ils trouvent dans leur réflexion, dans leur recherche ce que nous pensons nous avoir découvert : cette relation à Dieu qui nous conduit à une relation à l’autre.

Et puis, à nous aussi à se mettre au travail en ce domaine…oui nous avons tous à chercher dans nos quotidiens les lieux ou nous pouvons réaliser pleinement cette envie…ce désir de communion.

Prenons un petit moment dans les jours à venir et nous verrons que les occasions sont multiples :

Relations jeunes adultes…nous avons les uns comme les autres beaucoup des choses à se dire et à partager.

Relations familiale…nous avons à être à l’écoute de ceux qui comptent sur notre amour, sur notre affection, sur notre présence, sur notre bisou …

Relations amicales…des amis, des voisins attendent notre sourire, notre poignée de mains, notre bonjour, comptent sur notre aide…

Relations professionnelle… des collègues attendent que nous nous engagions à leur coté pour un monde plus juste…plus équitable…plus vrais…

Oui je reste persuadé que chaque relation est unique et qu’il n’est pas de degré pour que s’installe une communion durable entre les hommes…au-delà même de toutes croyances et de toutes convictions personnelles.

Former un seul  corps…faire une église de baptisés c’est quelque chose que nous pourrons réaliser que si nous accordons notre vie à celle du Christ,

Puissions-nous ne jamais l’oublier chaque fois que nous communions ensemble. Amen.

 

Publié dans liturgie

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