Quelle est cette lumière ?

Publié le par Gérard

Dimanche dernier, nous avons vu Jésus sous son aspect le plus humain. Il était tenté de faire des choix contraires à sa vie de Fils de Dieu.

 

Il a préféré rester un homme ordinaire qui éprouve la faim et subir la condition humaine sans aucun privilège. Il a choisi de mourir pour nous sauver.

 

Beaucoup de gens se disent « chrétiens non pratiquants », et si on leur demande de préciser leur pensée, ils disent : « Mais je crois en Dieu ! »

 

Dans notre profession de foi, dans notre Credo, nous affirmons  croire en Dieu en deux lignes.

 

Et puis nous développons ensuite notre croyance chrétienne : c’est la foi dans le Christ qui fait le chrétien, c’est Jésus, Dieu qui s’est fait homme, qui remplit notre Credo.

 

Oui, Jésus était un homme comme nous, avec de vraies mains qui saignaient, de vrais yeux qui pleuraient, un vrai corps qui se fatiguait. Il est un homme qui est mort, d’une vraie mort.

 

Alors un jour, ce Jésus si humain, prit avec lui ses amis intimes, Pierre, Jacques et Jean et, sur une haute montagne, il a laissé transparaître dans son corps la lumière de sa divinité.

 

Les signes en étaient clairs : la montagne, la métamorphose lumineuse, la nuée ombrée, la voix qui vient du ciel...

 

La vraie foi chrétienne n’est pas de penser que Dieu existe, mais plutôt d’oser affirmer que la gloire du Dieu unique d’Israël est sur le visage d’un homme en chair et en os, Jésus !

Jésus est transfiguré et les disciples, voient Jésus : son être d'éternité, sa lumière intérieure, son amour infini, ne cessent de jaillir de son cœur… Son corps en est irradié.

Quelle est cette lumière ?

C'est le mystère même de Jésus.

La lumière extraordinaire de Jésus, la présence des plus hauts personnages de l'histoire d'Israël, donnent un bonheur prodigieux aux disciples.

Bonheur devant la plénitude de l'œuvre de Jésus pour ce monde.

Pourtant, l'évangéliste note « qu'ils ne savaient que dire, tant était grande leur frayeur ».

Bonheur ou frayeur ?

Devant le mystère de Dieu, il y a bien ces deux sentiments.

Bonheur de comprendre, bonheur de découvrir, bonheur de recevoir ce qui est le cœur du mystère de Dieu.

Mais frayeur car le mystère reste total, frayeur pour le chemin…frayeur pour la route vers Pâque, frayeur vers la passion de Jésus qui s’annonce…

Frayeur de savoir on cela va les mener ?

La transfiguration éclaire la question la plus importante de nos cœurs d’hommes : la vie a-t-elle un sens ?

Beaucoup de choses humaines ont un sens en elles-mêmes : l’amitié, l’amour, la culture, le progrès, la justice et tant de valeurs reconnues de tous.

 

Mais il y a aussi beaucoup de non-sens : cet enfant qui souffre et qui va mourir, ces massacres de populations, cet ouragan ou ces avalanches qui tuent tant de monde.

 

On se pose cette question : qui va l’emporter du sens ou du non-sens ? Est-ce la mort, la destruction, le mal, qui sont au bout de tout ?

 

La réponse de notre foi est la réponse même de Jésus : l’être humain, si fragile qu’il soit, n’est pas pour finir dans un trou, en terre.

 

Notre baptême nous ajuste à la vie de Jésus ressuscité. Telle est la charge éternelle que prend chacun de nos actes humains.

Notre dignité, le sens de notre vie, trouvent source dans le don de nous-mêmes.

L'amour pour nos frères nous construit  d'éternité.

La croix que nous portons, parfois douloureusement, notre don aux autres, manifeste toujours le fond de notre être, de notre amour.

Alors, même si cela nous est dur parfois, laissons monter notre sourire, il est déjà le signe de notre victoire sur la mort, une aurore de la résurrection.

L’homme est destiné à être transfiguré en Dieu.

Les apôtres ont vécu un temps fort sur la montagne.

Comme si Jésus semblait vouloir leur dire… « Ne rester pas ou tout est trop simple… »

« Ne restez pas dans le bruit,  dans le tumulte de la vie ou vous auriez du mal à vous concentrer ».

C’est aussi le sens qu’a donné le Père JAMES dimanche en s’adressant aux catéchumènes de notre diocèse …

Ils avaient tous le visage radieux, un grand sourire, parfois même les larmes aux yeux…

… et pourtant à ce moment il leur a dit de partir … partir pour apprendre encore … partir pour sans doute les aider à les conforter dans leur décision dans leur choix de suivre le Christ dans une vie de Chrétien, comme cette phrase devant nous ce matin : Choisir avec le Christ

La présence de Dieu impose adoration. Les catéchumènes, comme les disciples du temps de Jésus ne sont qu'au début de leur émerveillement.

Les apôtres avaient vu Jésus dans sa gloire, maintenant, avec nous baptisés nous sommes introduits dans l'intimité de Dieu.

Nul ne peut aller au-delà.

Là est la vie et les disciples de la terre ne peuvent plus rien voir, seulement entendre « une voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le ». C'est la voix de l'amour, celle du Père.

Il accomplit toute l'histoire des hommes parce qu'il est habité par l'amour du Père, son Père et notre Père.

Le bonheur des disciples est un humble écho du bonheur du Maître.

La Transfiguration s'achève par une recommandation : ne rien dire avant la Résurrection.

Mais il est heureux de voir que le narrateur de ce texte n’a pas cherché à redorer  l’image des trois premiers amis de Jésus.

 

Ce sont vraiment des hommes comme nous, avec leurs faiblesses.

Nous aussi, nous passons souvent à côté des événements les plus porteurs de sens.

 

Nous pouvons commencer le carême avec les meilleures résolutions et au bout de quelques jours, nous nous endormons dans la routine et les habitudes.

 

Si notre prière est vide, ce n’est pas dû à l’absence de Dieu c’est nous qui ne sommes pas présents à lui.

 

Nous avons facilement tendance à nous assoupir et à vivre ce Carême comme les autres jours de l’année.

 

Mais le Seigneur est là ; il veille sur nous et il ne cesse de nous prier pour que nous revenions vers lui de tout notre cœur.

 

Le Carême est précisément là pour nous inviter à mettre le Christ libérateur au centre de nos vies.

 

Et  il y aurait danger à vouloir s’installer dans le confort spirituel.

 

Sur la montagne, Pierre se sentait tellement bien qu’il voulait bâtir trois tentes, une pour Jésus, une pour Moïse et une pour Elie, tout cela sans se préoccuper de ceux qui étaient en bas.

La vraie prière doit donc nous amener à redescendre de la montagne pour marcher dans les pas de nos frères.

Jésus annonce que l’amour qui l'unit à son Père ne sera vraiment entendu, compris que lorsque la croix aura été vue.

Alors tous pourront entendre, tous pourront écouter, tous pourront recevoir le mystère éternel de l'amour de Dieu pour tous les hommes.

Alors, cette lumière qui est sur nos visages c'est l'amour de Dieu qui habite notre amour et qui nous pousse à faire le bien, à donner notre vie pour les autres.

 

Publié dans liturgie

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