Si tu veux me suivre... sans ton père, ni ta mère...
Sg 9, 13-18 lettre de St Paul à Philémon 9, 17 Luc 14, 25-33
23ème dimanche ordinaire
Selon le plan de Luc, nous sommes en marche avec le Christ vers Jérusalem.
Et voici que sur ce chemin, Jésus donne des conseils précis à ceux qui veulent le suivre. « Si quelqu'un vient à moi… » Et les paroles de Jésus sont mêmes des recommandations très strictes
Mais alors, quels sont donc ces conseils à celui qui veut suivre Jésus ?
Il y en a sûrement bien d’autres, mais trois à travers ces textes ont retenu mon attention
Le premier conseil est un détachement aux liens familiaux.
Et Il ne nous facilite pas la tâche... Lui, pourtant si soucieux du salut du monde, il ne nous cache pas que, pour être son disciple, il faut être prêt à renoncer à tous nos biens, à toutes nos affections humaines les plus légitimes.
Il faut porter notre croix, notre croix quotidienne...
Et le suivre généreusement !...
Mais pourquoi donc suivre le Seigneur ?...
Justement parce qu'Il veut sauver le monde… tout le monde. Il est venu pour cela.
Or, Il le sait bien, Lui, pour sauver le monde, il ne suffit pas de faire une révolution, il ne suffit pas de changer les structures, les lois ou en rajouter d’autres…
OUI il le sait LUI que pour sauver le monde il faut changer le cœur de l'homme, la mentalité de l'homme.
C’est donc à cela qu'Il va s'accrocher, c'est à ce travail qu'Il va se consacrer, c’est dans cette lutte qu'il va s’engager jusqu'au sang versé !
Du jour ou l'esprit de Jésus-Christ a pénétré le monde, on a vu se généraliser ce qui s'était réalisé dans le cas d'Onésime et de Philémon : le patron traitant son esclave de "bête de somme" corvéable à merci, et soudain se met à le considérer comme un frère parce qu'en Jésus-Christ, ils se trouvent réunis, l'un et l'autre par leur baptême à la même vie de Dieu, à la même noblesse.
Paul exigeait même de Philémon, qu'il ne fasse aucunes représailles sur son esclave qui l'avait volé et qui, aux termes de la loi alors en vigueur, risquait sa vie... parce qu’il était devenu disciple de Jésus-Christ !
Lorsque l’esprit du Christ pénètre le monde, cela est souvent un bouleversement, une vraie révolution allant même jusqu’à un retournement complet de situation.
Un peu comme dans l’actualité qui nous est livrée tous les jours…ou tout simplement dans notre routine quotidienne, lorsque l’entraide et la solidarité se met en route et au service des peuples et des gens désemparés après une tragédie telle une guerre, ou un cataclysme, on peut nous chrétiens qu’y voir alors des signes d’un souffle de l’esprit de charité et d’amour
Mais dans la mesure où l’esprit du Christ quitte le monde, nous retombons dans tout ce qui est injuste, dans l’ignorance : alors le monde redevient dur, inhumain, irrespirable !
En disant cela comment ne pas faire un lien tragique avec toutes ces vagues d’attentat, de fanatisme orchestrées par hommes qui disent agir au nom d’un Dieu ou encore qui menacent et terrorisent un pays.
Les médias auront beau dire que ces hommes ne sont et restent qu’une minorité, ils sont de par leur cruauté les auteurs d’un climat de peur d’un climat de torpeur que nous craignons et redoutons tous.
Je suis conscient également que de parler de détachement des liens familiaux, maintenant, aux proches des tous les otages partout dans le monde… les mots n’ont plus de sens, les mots sont insoutenables et insupportables à entendre.
Quelque soit la religion, le peuple ou même la nation en cause, je me sens… et comment ne pas l’être nous tous ici…je me sens blessé, humilié lorsqu’il y à mort d’homme et pire encore lorsqu’il s’agit de femmes et d’enfants.
Alors nous chrétiens ce matin qu’en est-il de notre engagement pour aider ceux et celles que l’on renvoie chez eux à tour d’avion… on préfère dire « retour volontaire au pays » plutôt qu’expulsion en parlant des Rom.
Un rassemblement important avait lieu (cet après midi) hier dans les rues de St Nazaire
Qu’en est-il de nos liens et du respect que nous avons en ce moment avec nos frères musulmans qui sont en ramadan…
Une invitation de notre évêque à leur dire notre amitié pour la fin de leur jeun est proposée
Qu’en est-il de notre participation aux cercles de silence qui se réunissent une fois par mois à St Nazaire… trop de femmes sont encore privées de droit de liberté voir même lapidées et cela presqu’en direct sur nos écran de télé…
Nous sommes tous conviés militants… chrétiens ou non à nous retrouver régulièrement pour vivre ce temps de solidarité
Voilà mes amis des questions parmi bien d’autres bien sur que nous pouvons prendre à notre compte et méditer…
Le second…est le détachement par rapport à la renommée…
Il nous invite à nous asseoir et à bien réfléchir avant de nous engager à sa suite.
Qu'advient-il si nous faisons tout sans réfléchir ?
Qu'advient-il si nous nous lançons dans des projets démesurés sans en calculer l’impact final…
Oui, qu'advient-il si nous entreprenons des multitudes de démarches pour le simple fait de se contenter soit même
Ne mettons pas trop hâtivement des mots très stricts derrière des choses au risque qu’elles soient mal interprétées, voyons plutôt Jésus nous indiquer comment il faut s'y prendre pour que les exigences qu'Il nous demande nous emballent et pour que nous les réalisions en pleine connaissance de cause.
Alors qu’est-ce que le Seigneur demande pour cela?
Le " coup de foudre " pour Lui.
Voyez ce qui se passe lorsque quelqu'un a le "coup de foudre" : à ce moment là plus rien ne compte, l’affection ressentie, l’amour donné passe par dessus tout.
On fera tous les sacrifices sans s'en douter, lorsqu’on est pris par cette flamme.
N'en va-t-il pas ainsi chez les amoureux… ?
N'en va-t-il pas ainsi chez une maman... ?
Pourquoi n'en irait-il pas ainsi pour Jésus-Christ ?
Avant de nous engager à sa suite Jésus nous le demande : "...plus que ton père, plus que ta mère, ta femme, tes enfants, plus que ta propre vie…
Un bel exemple pour nous dire : tu ne peux pas être mon disciple, ça te sera trop dur si tu n'es pas pris par cet emballement ! »
Alors nous chrétiens ce matin qu’en est-il de notre engagement dans nos lieux de vie…
Qu’en est-il de notre détachement à notre routine personnelle pour donner du temps aux autres, aux jeunes aux plus démunis…
Nous sommes partis trois jours avec un groupe de jeunes et croyez moi on en ressort pas indemne … on à envie d’aller plus loin avec eux on à vraiment envie d’être près d’eux pour répondre dans la mesure du possible à toutes les questions qui sont les leurs…
Qu’en est-il dans nos engagements associatifs, humanitaires ou des gens attendent que l’on viennent à leur rencontre…
Un pôle solidarité est en place sur notre paroisse… et nos sommes libres les uns comme les autres d’y apporter ou non notre contribution.
Qu’en est-il de notre participation dans la vie de notre paroisse de notre communauté, de nos mouvements respectifs, de notre quartier…
Voilà encore mes amis des questions parmi bien d’autres bien sur que nous pouvons prendre à notre compte et méditer…
Le troisième est le renoncement aux biens.
C'est le dernier verset de la lecture de ce jour. Là encore le Seigneur sait à quel point la possession des biens est un obstacle sur le chemin de l'Évangile.
Voyez cet homme! Il a enfoui de l'argent, du travail, des sueurs, dans ses fondations !
Il la voulait si haute, cette tour plus haute que celle de ses voisins, plus haute que celle des copains ! Et tout s’écroule !
À peine sortie de terre, tout est arrêté car il n'y a plus de matière pour poursuivre la construction !
Jésus ne veut pas nous tourner en ridicule et c’est pour cela qu’avant de nous engager à sa suite, Il demande que nous réfléchissions.
Comment un homme qui met autant d’intérêt dans ses biens, peut-il encore s'attacher au Christ ?
Il y a une logique : si le Christ est tout, alors on ne peut pas aller vers lui sans avoir fait la part des choses de tout ce qui nous encombre.
Quand on construit une tour, on calcule avant pour savoir si on peut aller jusqu'au bout de la construction…
Si on fait la guerre, on calcule si on a ce qu'il faut pour remporter la victoire…
Alors, si on veut suivre le Christ il faut mieux savoir jusqu'où cela mène et les conditions qu'il faut remplir « pour aller jusqu'au bout »…
Quelque soit notre condition de vie, notre rang social, nous sommes tous appelés à nous détacher de nos richesses, à ne pas faire de nos biens le centre de nos vies et de nos intérêts.
Alors nous chrétiens ce matin qu’en est-il de notre envie de rejoindre des groupes ou nous pourrons faire avancer les choses en donnant peut-être simplement notre avis.
Qu’en est-il de notre envie de nous battre encore et encore pour les valeurs auxquelles nous croyons mais qui sont gravement remises en cause aujourd’hui dans notre société… le respect et la dignité face au travail, face au respect de la justice et de l’égalité d’avoir les mêmes chances pour tous
Un rassemblement est prévu mardi prochain dans toutes les villes de France… une manière comme une autre de dire notre opinions, d’exprimer un mécontentement, de aussi dire quel avenir nous souhaitons pour nous et pour les générations a venir.
Et oui mes amis voilà encore des questions, des pistes parmi bien d’autres que nous pouvons prendre à notre compte et méditer…
Mais nous le savons, tout ce que nous ferons tout ce que nous entreprendrons partout là ou nous sommes déjà investis… ce n’est pas seul que nous atteindrons un but ou un objectif… mais en communion et travaillant les uns avec les autres
Telle est la Sagesse, la vraie, celle donnée par le Christ. Seul l'Esprit Saint peut nous donner l'intelligence de cette sagesse et la force de l'accomplir.
Que le Seigneur donne à chacun de nous la grâce d'entendre cette parole de ce dimanche et de l'accomplir.
Nul ne peut “faire route avec Jésus” vers sa mort et sa résurrection en s'installant confortablement sur la terre.
C'est un détachement qu'il faut nous choisir avec détermination!
L'amour que réclame le Fils de Dieu doit surpasser nos liens les plus chers.